Qu’est-ce qu’une rivière atmosphérique ?
Risques d’inondations : la rivière atmosphérique
Une « rivière atmosphérique » déferle actuellement sur la France, apportant des pluies intenses et un risque élevé d’inondations dans plusieurs régions. Ce phénomène météorologique exceptionnel, caractérisé par un couloir étroit d’humidité transportant d’énormes quantités de vapeur d’eau depuis les tropiques, suscite l’inquiétude des experts et des autorités en raison de son intensité potentiellement accentuée par le changement climatique.
Définition de rivière atmosphérique
Une rivière atmosphérique est un couloir étroit et concentré d’humidité dans l’atmosphère, comparable à un fleuve aérien. Elle se forme lorsque de l’air polaire rencontre un flux de sud-ouest chargé d’air doux, créant un « tapis roulant » qui transporte d’énormes quantités de vapeur d’eau depuis les régions tropicales vers les latitudes moyennes. Ces phénomènes météorologiques peuvent s’étendre sur plusieurs milliers de kilomètres, avec une largeur moyenne de 400 à 600 km, et transporter un volume d’eau équivalent à 7 à 15 fois le débit du Mississippi.
Régions françaises touchées
Depuis mercredi 25 septembre, la rivière atmosphérique déverse des pluies abondantes sur une grande partie de la France. Les précipitations les plus intenses sont attendues sur un axe allant de la Nouvelle-Aquitaine aux Alpes du Nord et au Jura.
60 à 80 mm de pluie en 24h sur le Limousin et le Cantal
Jusqu’à 100 mm sur le sud du Jura et la Haute-Savoie
6 départements en vigilance orange pluie-inondation : Corrèze, Isère, Savoie, Ain, Jura et Haute-Savoie
Ces quantités exceptionnelles font craindre des inondations, des débordements de cours d’eau et des coulées de boue dans les zones vulnérables. Des rafales de vent de 60 à 80 km/h sont également attendues dans l’intérieur des terres, augmentant le risque de chutes d’arbres.
Changement climatique et intensité
L’intensité accrue de cette rivière atmosphérique pourrait être liée au changement climatique. L’océan Atlantique, source d’humidité pour ce phénomène, affiche des températures record pour un mois de septembre. Ce réchauffement des eaux permet à l’air de contenir davantage d’humidité, alimentant ainsi des rivières atmosphériques plus puissantes et des précipitations plus intenses. Les scientifiques craignent une multiplication de ces épisodes de pluies diluviennes à l’avenir, avec des conséquences potentiellement graves pour l’agriculture, notamment des risques d’asphyxie des racines et des retards dans les semis ou les récoltes.